
Hors-Série Le Soir : Top of Bowie - La vie de l'icône pop-rock en BD et en photos
Il y a cinquante ans tout juste, par la magie d’un passage télé en état de grâce, un jeune Anglais de 25 ans devenait une superstar internationale, pratiquement du jour au lendemain. C’était le 6 juillet 1972 sur le plateau de Top of the Pops, la crème des émissions de télévision dans la Grande-Bretagne d’alors : douze millions de téléspectateurs – un tiers de la population du pays – rivés chaque semaine devant leur écran pour découvrir, en plein essor du rock triomphant, les nouveautés musicales du moment. En y interprétant l’un de ses tout nouveaux titres, Starman, dans une version à la fois subtilement transgressive et musicalement habitée, David Jones alias David Bowie réussissait enfin, et de quelle magistrale façon, la percée médiatique décisive à laquelle il travaillait, envers et contre tout, depuis près d’une décennie. Et, ce faisant, installait dans le panthéon du rock’n’roll le personnage étincelant qu’il venait d’inventer pour porter son nouvel album studio, le cinquième, commercialisé quelques semaines plus tôt : Ziggy Stardust, l’extraterrestre flamboyant, resté à ce jour le plus fameux de ses nombreux avatars.
D’autres que Bowie se seraient contentés de cette gloire si longtemps espérée. Lui s’en est servi comme d’un tremplin pour, un album et un alter ego après l’autre, façonner une vie à nulle autre pareille, en forme d’oeuvre d’art intégrale. Bien au-delà de sa seule influence musicale, son empreinte esthétique est majeure. À l’avant-scène de sa génération, David Bowie a souvent été le premier à franchir des seuils, ouvrir des portes. Et à imposer, entre transformisme soigneusement cultivé et affichage sexuel ambivalent, repères toujours fluctuants et identité à facettes, l’idée que chacun(e) peut être une foule ; la réinvention permanente de soi-même comme motif central d’un parcours d’artiste.
Même sa sortie de scène, qui rétrospectivement parait presque écrite à l’avance – il décède le 10 janvier 2016, deux jours seulement après la sortie de son ultime album Blackstar –, est un chef d’oeuvre.
Voilà bien pourquoi, six ans déjà après sa disparition, l’artiste total qu’est Bowie demeure si populaire, si universel, y compris chez celles et ceux qui sont aujourd’hui bien trop jeunes pour avoir connu Ziggy et ses successeurs. Iconique, exactement.
